Présents sur le terrain, la plupart des aspirants députés ne
négligent pas pour autant leur campagne sur Internet. Petit tour d’horizon des stratégies
digitales des candidats.
Ceux qui
déploient un arsenal virtuel complet. Les
candidats des grands partis disposent d’une bonne base logistique pour mener la bataille 2. 0
pour ceux qui le souhaitent. Au PS, un responsable de la campagne numérique a même
été désigné pour l’Ile-de-France, Benjamin Guy. La socialiste Charlotte Brun, candidate de la 7e circonscription, gère elle-même son compte Twitter et dispose également d’un blog et d’un compte
Facebook, nécessaires à son « porte-à-porte numérique », selon ses propres termes. Côté UMP, Axel Poniatowski (2e circonscription) s’appuie sur de jeunes militants pour gérer son image virtuelle.
« Il a presque 6000 fans sur sa page Facebook! » note fièrement l’un d’entre eux, Alexandre Pueyo. Malgré une arrière-garde plus limitée, les candidats des petits partis sont parfois très actifs
sur le Web. Ils profitent de la quasi-gratuité des outils disponibles. Parmi eux, Franck Debeaud, candidat du Parti chrétien-démocrate (PCD) de la 5e circonscription qui poste régulièrement des
vidéos sur le site de partage Youtube.
Ceux qui
mènent la bataille massivement sur le terrain. Certains candidats font peu appel à
l’outil Internet, simplement parce qu’ils n’appartiennent pas à la bonne génération, reconnaît-on autant à l’UMP qu’au PS. François Scellier, 76 ans, candidat UMP de la 6e circonscription et
responsable des technologies de l’information et de la communication au conseil général, le concède lui-même. « Je ne comprends pas bien comment fonctionne Facebook et je n’ai pas les
connaissances techniques suffisantes pour l’utiliser correctement », lâche-t-il.
Les
risques de la guerre numérique. Sur la Toile, il est possible de mener une campagne
de diffamation sous couvert d’anonymat. Axel Poniatowski, surnommé Poniarkozy sur Internet, pour sa proximité avec l’ex-président de la République, en a fait les frais. S’il est possible de
procéder aux mêmes genres de méthodes sur les affiches des candidats, il n’en reste pas moins qu’avec le Web la portée des accusations est plus large. Enfin, existe-t-il une frontière entre la
vie publique et la vie privée sur le Net? Alexandre Simmonot, secrétaire départemental du FN, en lice dans la 3e circonscription, a fait son choix. Il met en scène sa fille dans de multiples
photos sur sa page de campagne Facebook. « Je suis un homme public, je poste ce que j’aime sur le Web : la vie, la famille, la France », explique-t-il.
IRIS GAUDIN | Publié le 31.05.2012 LE PARISIEN